Impact de la malnutrition sur le pronostic des patients porteurs de cancer bronchopulmonaire - 09/01/24

La malnutrition est fréquente chez les patients atteints de cancer du poumon. Elle est incriminée dans l’augmentation de la toxicité aux traitements, et la réduction de la survie. L’objectif de cette étude était de décrire la prévalence de la malnutrition chez les patients atteints de cancer du poumon et son effet sur le traitement et le pronostic.

Il s’agissait d’une étude transversale descriptive et analytique, menée auprès des patients atteints de cancer du poumon suivis au service de pneumologie du CHU Fattouma Bourghiba de Monastir de janvier 2020 au décembre 2022. L’évaluation nutritionnelle a été faite par l’échelle MNA (Mini-Nutritional-Assessement scale). Nous avons défini deux groupes, groupe G1 (score MNA < 17) : patients en mauvais état nutritionnel, et groupe G2 (score MNA>17) : en état nutritionnel normal ou en risque de dénutrition. La saisie et l’analyse des données ont été réalisées par le logiciel SPSS.

On été inclus dans l’étude 128 patients, une prédominance masculine a été constatée dans notre population (96,8 %). L’âge moyen était 56,4±9,5 ans. Les types histologiques les plus fréquents étaient l’adénocarcinome dans 57,3 %, carcinome épidermoïde dans 19,7 % et un carcinome à petites cellules dans 17,2 % des cas. Concernant le statut nutritionnel, nous avons constaté que la majorité des patients (58,5 %) avaient un mauvais état nutritionnel, 35 % avaient un risque de mal nutrition et 6,5 % patients présentaient un état nutritionnel normal. Le groupe G1 comporte 75 patients (58,5 %) et le groupe G2 comporte 53 patients (51,5 %). Les patients en malnutrition présentaient plus des métastases (26,3 % vs 18,5 % ; p=0,05). Le recours aux soins palliatifs seuls était plus fréquent chez les patients en malnutrition (15,4 % vs 6,9 % ; p=0,007). Chez les patients ayant eu une chimiothérapie, une toxicité hématologique était plus rencontrée chez les patients malnutris (40,1 % vs 8,4 % ; p < 0,001). Une survie inférieure à 12 mois était plus fréquente chez les patients du groupe G1 (45,3 % vs 28,3 %, p=0,02).

Les patients atteints de cancer du poumon présentent une haute prévalence de malnutrition et ceci impacte gravement la réponse thérapeutique et la survie. Ceci révèle la nécessité de développer des programmes de soutien nutritionnel raisonnables et personnalisés, au bénéfice des patients cancéreux.