Comparaison de deux cohortes de patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive par exposition ou non à la fumée de feu de bois à La Réunion - 09/01/24

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une pathologie respiratoire obstructive des voies aériennes, dont le facteur de risque principal est le tabac. À La Réunion, le tabagisme est moins important qu’en France métropolitaine, alors que la cuisine au feu de bois y est présente et pourvoyeuse de BPCO [1 RMR 2012 ;  30 : A66

Haga clic aquí para ir a la sección de Referencias]. Dans la littérature, cette exposition entraîne un phénotype différent de la BPCO post tabagique [2 ERJ 2014 ;  43 : 725-773

Haga clic aquí para ir a la sección de Referencias]. Nous avons donc choisi d’étudier les caractéristiques cliniques et paracliniques de deux cohortes de patients BPCO, exposés ou non au feu de bois, à La Réunion.

Il s’agit d’une étude rétrospective, observationnelle et monocentrique. Les patients inclus étaient ceux hospitalisés pour exacerbation de BPCO durant l’année civile 2019 dans le service de pneumologie du CHU de Saint-Pierre à La Réunion. Le critère de jugement principal est le nombre moyen d’hospitalisations pour exacerbation de BPCO au cours du suivi, les critères de jugement secondaires sont les données fonctionnelles respiratoires, l’importance de l’emphysème pulmonaire, l’éosinophilie sanguine, les gaz du sang, la suspicion d’hypertension pulmonaire, le taux de décès.

Au total, 157 patients ont été inclus dans notre étude, 19 patients exposés au feu de bois et 138 non exposés. Les patients exposés au feu de bois étaient plus âgés, majoritairement des femmes, avaient plus souvent une histoire asthmatique dans l’enfance. Ils avaient également une pression partielle en dioxyde de carbone plus élevée et moins de néoplasie pulmonaire. Nous n’avons pas retrouvé de différence significative concernant l’importance du syndrome obstructif bronchique, l’emphysème pulmonaire, la suspicion d’hypertension pulmonaire, l’éosinophilie sanguine, le nombre d’hospitalisation pour exacerbation de BPCO et de décès au cours du suivi (Tableau 1).

Les patients réunionnais atteints de BPCO post-exposition à la biomasse ne sont pas plus exacerbateurs que les patients BPCO post-tabagiques. On note néanmoins des différences entre les deux cohortes, évoquant un phénotype différent. Ces patients sont plutôt des femmes âgées, confirmant une diminution de la traditionnelle cuisine au feu de bois dans les foyers des plus jeunes générations réunionnaises. De plus amples études seraient intéressantes pour encore mieux préciser ce profil de patient afin de définir de potentielles prises en charges plus adaptées.