Analyse du poumon profond au cours de la sarcoïdose médiastino-pulmonaire - 29/12/18

La place du lavage bronchoalvéolaire (LBA) dans la démarche diagnostique et pronostique de la sarcoïdose médiastinopulmonaire (SP) a longtemps était débattu. Le but de notre travail est de décrire le profil du LBA et les particularités liées au stade et à la sévérité au cours de la SP.

Étude rétrospective incluant 31 patients (pts) ayant bénéficié d’un LBA dans le bilan initial de la SP.

Il s’agissait de 24 femmes (77,4 %) et 7 hommes d’âge moyen de 52 ans. Seize pour cent étaient tabagiques. Le type II était prédominant dans 54,8 % suivi des types IV et III dans 29 et 16 % respectivement. La SP était multisystémique dans 58,1 % des cas. La signature histologique était obtenue dans 20 cas (64,5 %) par biopsie bronchique dans 30 % des cas. Le scanner thoracique était contributif au diagnostic dans 27 cas (87,1 %). Une alvéolite était notée dans 77,4 % avec une cellularité moyenne de 380 000. Une lymphocytose était retrouvée dans 87 % avec un pourcentage moyen de 32,8 %. Elle était isolée dans 61,3 %. Ailleurs elle était associée à une polynucléose neutrophile (3 cas), à une polynucléose éosinophile (1 cas), ou au deux (4 cas). La formule était purement neutrophilique (1) et macrophagique (2). L’étude phénotypique lymphocytaire était faite dans 26 cas. Elle a montré un rapport CD4/CD8>2,5 dans 61,5 % avec un rapport moyen de 4,45. En absence de preuve histologique chez 7 pts, le diagnostic de SP était retenu par la conjonction d’arguments radiologiques compatibles et d’anomalies typiques au LBA. La comparaison des profils cytologiques en fonction des types radiologiques a noté une lymphocytose plus importante pour le type II (37,6 % vs 27 % ; p=0,05) et moindre pour le type III (15,9 % vs 30 % ; p=0,011). Le pourcentage moyen de macrophages était significativement plus élevé dans le type III (74,7 % vs 58,4 % ; p=0,03). Le rapport CD4/CD8 tendait à être plus élevé dans le stade IV (5,1 vs 4,2 et 3,5 pour les types II et III ; p=0,7) et en présence d’une forme multisystémique (5,1 vs 3,4 ; p=0,1). La présence d’un syndrome restrictif sévère était non significativement associée à un pourcentage moins élevé de lymphocytes et plus important de polynucléaires éosinophiles (22,4 % vs 35 % et 3,3 % vs 1,3 % respectivement ; p=0,3).

Ce travail démontre conjointement aux données de la littérature la prédominance de l’alvéolite lymphocytaire à CD4 au cours de la SP. Cependant, les résultats concernant les spécificités en fonction du stade radiologique et de la gravité restent controversés.