La présence du microbiote permet de modérer la réponse immunitaire innée du poumon - 09/03/22
Resumen |
Introduction |
Le poumon a longtemps été considéré comme un organe stérile dépourvu d’une flore microbienne. Dès la naissance, la muqueuse pulmonaire est aussi soumise à une colonisation progressive par un microbiote. Ce processus de colonisation du poumon par un microbiote pose la question de son influence sur la maturation de la barrière épithéliale pulmonaire et sur le développement de l’immunité. Des altérations du microbiote pulmonaire ont été rapportées chez des patients souffrant de maladies respiratoires, telles que l’asthme ou la bronchiolite principalement causée par le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les jeunes enfants. Ainsi, nous avons examiné dans quelle mesure la réactivité du tissu pulmonaire à des stimulations aux agonistes des récepteurs de l’immunité innée, les Toll-like Recepteurs (TLR), et au VRS, est contrôlée par le microbiote endogène.
Méthode |
Pour répondre à cette question, nous avons comparé la réactivité du tissu pulmonaire (explants pulmonaires obtenus en utilisant un microtome, « Krumdieck Tissu Slicer ») ou des macrophages alvéolaires (MA) de souris axéniques (AX, animaux dépourvus de flores microbiennes) à des souris conventionnelles (CO, animaux pourvus de flores microbiennes) à produire des cytokines suite à l’exposition à différents ligands des TLRs ou au VRS. De plus, des marqueurs inflammatoires (afflux de neutrophiles, production de cytokines) ont été mesurés dans les voies respiratoires à différents moments après l’instillation par voie nasale du LPS, un composant de la paroi des bactéries Gram-, de souris AX ou CO.
Résultats |
Des stimulations ex vivo par différents ligands des TLRs ou l’infection par le VRS d’explants pulmonaires de souris AX entrainent des productions de cytokines plus rapides et plus fortes que celles engendrées par des coupes issues de poumons de souris CO. De plus, des souris axéniques instillées par du LPS présentent une réaction inflammatoire du tissu pulmonaire et un recrutement des neutrophiles plus rapides que ceux observés chez les souris CO.
Conclusions |
En l’absence de microbiote, le système immunitaire inné du poumon est très réactif aux stimuli inflammatoires ou infectieux. Le contexte AX, était toujours associé à une réactivité accrue caractérisée par une augmentation de l’expression des cytokines ou des voies IFN de type I d’après des observations ex vivo (explants pulmonaires ou cellules AM exposés à des ligands TLR ou au RSV) et in vivo (administration intranasale de LPS). La présence d’un microbiote est un élément participant à la modération de la réponse immune de la muqueuse pulmonaire et par conséquent, jouerait sur la sensibilité des poumons à des pathogènes.
El texto completo de este artículo está disponible en PDF.Mot clé : Infection-Inflammation