État des lieux des pathologies respiratoires des orpailleurs consultant au CHU de Bogodogo - 12/01/25

Les pathologies respiratoires occupent une place importante parmi les maladies professionnelles de par leur fréquence et la diversité de leurs aspects pathologiques. Il s’agissait pour nous d’évaluer la santé respiratoire et l’évolution des patients orpailleurs pris en charge dans le service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Bogodogo.

Il s’agit d’une étude transversale descriptive avec un recueil rétrospectif et prospectif des données. Étaient inclus dans l’étude, tous les orpailleurs reçus en hospitalisation ou en consultation pour des troubles respiratoires durant la période d’étude.

L’étude a concerné 63 patients, tous de sexe masculin. L’âge moyen était de 35 ans. La durée d’exposition moyenne était de 8 ans. La tuberculose pulmonaire traitée et déclarée guérie était l’antécédent pathologique le plus représenté (33,33 %) ainsi que l’hypertension artérielle (12,7 %) et l’infection à VIH (11,11). Le tabagisme était présent chez 42,86% des enquêtés. Les signes cliniques étaient dominés par la toux (100 %), la dyspnée (90 %). Les affections respiratoires rencontrées chez les orpailleurs étaient la silicose (58,73 %), la tuberculose pulmonaire active (53,96 %). Les complications étaient la détresse respiratoire aiguë (28,57 %) et les surinfections sur séquelles de tuberculose (42,86 %). L’évolution à 6 mois fut marquée par un taux de mortalité à 36,51 %. Le taux de survie était de 68,75 % à zéro mois, 61,70 % à trois mois, et 52,89 % à six mois. Les facteurs associés aux décès étaient la présence d’un antécédent de tuberculose, d’une hypertension artérielle, et la présence d’un cœur pulmonaire chronique.

L’orpaillage artisanal engendre d’énormes problèmes respiratoires dont l’évolution met en jeu le pronostic vital des praticiens.