La pandémie COVID-19 a représenté une urgence sanitaire à laquelle le monde s’est confronté depuis décembre 2019. Le diabète est une comorbidité couramment associée au COVID-19. Sa révélation pour la première fois au cours de l’infection a été fréquemment rapportée avec un profil clinique, biologique, thérapeutique et évolutif particulier. L’objectifs est de déterminer l’incidence du diabète révélé par l’infection COVID-19 et décrire ses caractéristiques cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives.
Étude rétrospective, descriptive et analytique menée au service de pneumologie du CHU Hédi Chaker de Sfax entre février 2021 et juillet 2022. Ont été inclus les patients âgés de plus de 18 ans, sans antécédents de diabète connus, et hospitalisés pour une infection COVID-19. Ils ont été répartis en deux groupes : le groupe 1 (G1) pour les patients avec un diabète nouvellement diagnostiqué et le groupe 2 (G2) pour ceux avec un statut glycémique normal. Les caractéristiques cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutifs ont été révélés pour chaque groupe.
Huit cent trente-deux patients ont été inclus dans l’étude parmi eux 12,9 % ont développé un diabète révélé par le COVID-19. L’âge moyen de G1 était de 64 ans avec une prédominance masculine. Les patients de G1 avaient dans leurs antécédents plus d’HTA, de dyslipidémie, d’AVC et d’hypothyroïdie que les patients de G2 mais seule l’HTA était statistiquement corrélée avec la survenue de diabète (35,2 % vs 25,6 %) (p=0,037). Les signes fonctionnels les plus fréquemment notés dans G1 étaient la dyspnée (60 %), la fièvre (55,6 %) et la toux (52,8 %). Nous n’avons pas noté de différence significative entre les données cliniques des deux groupes hormis la diarrhée qui était un signe fonctionnel statistiquement plus fréquent dans G1 (18,5 %) par rapport à G2. (p=0,006). Quarante pour cent des patients qui ont présenté une décompensation de diabète étaient obèses. Une hypoxémie était notée chez 65 % des patients. À la biologie la glycémie aléatoire moyenne était de 14,8mmol/L, une hyperleucocytose était objectivée dans 40 % et une CRP était élevée chez 88,9 % des patients. La sévérité scanographique lors de la phase aiguë de l’infection était statistiquement associée à la survenue du diabète (p=0,009). Un haut débit d’oxygène a été indiqué chez 24 % des patients de G1. Une décompensation cétosique a été notée dans 4,6 % des cas. Neuf pour cent des patients de G1 ont été transférés à une USI. Un taux de décès égal à 14,7 % a été constaté dans G1. Soixante pour cent des patients de G1 étaient confirmés diabétiques et recevaient un traitement hypoglycémiant au long cours.
Le diabète révélé par une infection COVID-19 n’est pas une entité rare. Il est associé à un tableau clinique, paraclinique, thérapeutique et évolutif particulier. L’évolution du statut glycémique après la phase aiguë de l’infection COVID-19 est à mieux étudier pour caractériser la spécificité de cette entité.
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