L’asthme et l’insuffisance surrénalienne cortico-induite - 12/01/25

La corticothérapie orale se révèle parfois une thérapeutique pesante mais nécessaire dans la maladie asthmatique. L’automédication et le sevrage brutal d’une corticothérapie prolongée au cours de la maladie asthmatique sont parmi les causes les plus fréquentes d’insuffisance cortico-surrénalienne.

Analyser le profil des malades asthmatiques compliqués d’insuffisance cortico-surrénalienne au service de pneumologie du CHU Mohamed IV de Marrakech.

Nous avons mené une étude rétrospective incluant 352 patients suivis pour asthme en consultation d’allergologie du CHU Mohamed IV de Marrakech entre janvier 2020 et juillet 2024.

Notre étude avait inclus 9 patients. Il s’agissait de 8 femmes et 1 homme. La moyenne d’âge était de 43 ans avec des extrêmes entre 32 et 58 ans. Tous les patients avaient un asthme difficile avec la notion d’exacerbation fréquente d’où l’automédication aux corticoïdes par voie orale sur une durée prolongée dépassant un an dans tous les cas. À noter qu’aucun patient n’était sous traitement de fond adapté. L’atopie personnelle était retrouvée chez 6 patients, faite essentiellement de rhinite et de conjonctivite. Tous les patients avaient des comorbidités associées, représentés par le diabète type II et l’obésité dans 4 cas chacun. L’obésité était modérée dans 3 cas, et sévère dans un cas. La dyslipidémie été notée dans 3 cas. L’hypertension artérielle était retrouvée dans 1 cas. Tous les patients étaient mis sous hydrocortisone par voie orale avec un suivi endocrinologique régulier. La normalisation de la cortisolémie était obtenue en 18 mois en moyenne. L’asthme était contrôlé dans 2 cas, partiellement contrôlé dans 5 cas et non contrôlé dans 2 cas. Le traitement de fond était instauré chez tous les patients, basé sur l’association corticothérapie inhalée et β2 mimétiques chez tous les malades, associé à une bonne éducation thérapeutique et une prise en charge des comorbidités.

À travers ce travail, nous insistons sur l’intérêt du suivi thérapeutique des malades asthmatiques ainsi sur le danger de l’automédication par les corticoïdes qui peut engager le pronostic vital.