Les facteurs prédictifs de la survenue de la stéatose hépatique non alcoolique chez une population apnéique - 12/01/25

L’association de stéatose hépatique non alcoolique (SHNA) et syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est peu étudiée dans la littérature et peut affecter le pronostic des deux pathologies. L’objectif de notre étude est de déterminer les facteurs prédictifs de la survenue de la SHNA dans une population apnéique.

Étude prospective descriptive transversale dans le service de pneumologie de l’hôpital Mohamed Taher Maamouri de Nabeul, menée du mois d’octobre 2016 à octobre 2023 intéressant 350 patients ayant un SAHOS et chez qui on a pratiqué des échographies abdominales. Notre population a été divisée en deux groupes : G1 patients apnéiques avec une SHNA (n=192), G2 patients apnéiques sans SHNA (n=158).

L’âge moyen des deux groupes était comparable (57,1±11,99 vs 55,36±12,53, p=0,18). Les deux groupes étaient majoritairement de sexe féminin (70 vs 66 %, p=0,69). Le diabète était plus retrouvé chez G1 (37,5 vs 25,3 %, p=0,009) ainsi que la dyslipidémie (32,29 vs 18,98 %, p=0,03). La majorité de G1 étaient obèses (85,4 vs 75,94 %, p=0,03) et avaient un syndrome métabolique (77 vs 39,2 % de G2, p<0,001). Le diabète, la dyslipidémie et l’IMC étaient sur l’analyse multivariée des facteurs de risques indépendants de SHNA avec ORa respectifs à 1,81, 2,84 1,04. G1 avait aussi une CRP moyenne plus élevée (19,22±18,14 vs 12,84±14,45, p<0,001) et plus de perturbation de bilan biologique hépatique. Ils avaient un SAHOS plus sévère 59,89 vs 27,21 % patients de G2 (p<0,001). Le SAHOS sévère était un facteur de risque indépendant de la SHNA avec un ORa=3,11. L’index de désaturation était plus élevé chez G1 (33,51±27,04 vs 18,41±19,66 ; p<0,001) et l’élévation de la saturation moyenne nocturne était un facteur protecteur indépendant de la SHNA (ORa=0,93).

L’association entre le SAHOS et la SHNA est expliquée d’une part par les facteurs de risque communs tel que l’obésité, la dyslipidémie et l’insulinorésistance et d’autre part par l’hypoxie nocturne délétère en elle-même pour le foie.