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Cannabis et cancer bronchique chez les patients de moins de 60 ans : résultats d’une étude prospective multicentrique combinant une approche centrée sur le patient avec une analyse toxicologique - 12/01/25

Doi : 10.1016/j.rmra.2024.11.128 
P. Pradère 1, 2, , M. Aldea 3, S. Moaca 1, J. Le Pavec 1, 2, J. Adam 4, F. Ben Sallem 5, O. Mercier 2, 6, C. Naltet 7, A. Marinello 3, J.C. Alvarez 8
1 Service de pneumologie, hôpital Marie-Lannelongue, hôpital Paris Saint-Joseph, université Paris-Saclay, Le Plessis-Robinson, France 
2 Inserm UMR-S 999, hypertension pulmonaire : PhysioPathologie et Nouvelles Thérapies, hôpital Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson, France 
3 Service d’oncologie thoracique, Gustave-Roussy, université Paris-Saclay, Villejuif, France 
4 Service d’anatomopathologie, hôpital Marie-Lannelongue, hôpital Paris Saint-Joseph, université Paris-Saclay, Le Plessis-Robinson, France 
5 Service d’imagerie médicale, hôpital Marie-Lannelongue, hôpital Paris Saint-Joseph, université Paris-Saclay, Le Plessis-Robinson, France 
6 Chirurgie thoracique, hôpital Marie-Lannelongue, hôpital Paris Saint-Joseph, université Paris-Saclay, Le Plessis-Robinson, France 
7 Service d’oncologie thoracique, hôpital Paris Saint-Joseph, université Paris-Saclay, Paris, France 
8 Pharmacologie et toxicologie, groupe hospitalier universitaire AP–HP.Paris-Saclay, AP–HP, hôpital Raymond-Poincaré, Inserm U-1018, CESP, équipe MOODS, université Paris-Saclay/Versailles, Garches, France 

Auteur correspondant.

Resumen

Introduction

Les conséquences pulmonaires de l’inhalation chronique de cannabis ont été longtemps sous étudiées en raison de son caractère illégal et de la difficulté à différencier ses effets de ceux du tabac fréquemment associé. Malgré une image longtemps « positive », des études récentes montrent que l’inhalation chronique de cannabis peut être responsable de complications respiratoires, d’une augmentation globale de la morbi-mortalité en cas de chirurgie et d’une augmentation du risque de certains cancers. Notre étude soutenue par l’INCa vise à évaluer la prévalence du cannabis chez les patients de moins de 60 ans atteints de cancer primitif du poumon et à étudier les caractéristiques du cancer pulmonaire dans cette population.

Méthodes

Étude prospective des 150 patients consécutifs pris en charge pour un cancer pulmonaire dans les hôpitaux St Joseph, Marie Lannelongue, et Gustave-Roussy (2021–2023). Habitus des patients renseigné par un auto-questionnaire anonymisé, complété par une analyse capillaire des dérivés cannabiniques (THC et CBD) et du tabac (nicotine/cotinine).

Résultats

Analyse de 148 patients (2 patients exclus car n’ayant pas rempli le questionnaire) répartis en 3 groupes : 38 % de fumeurs de cannabis et de tabac (FC), 53 % de fumeurs de tabac seul (FT), et 9 % de non-fumeurs (NF). Deux patients déclarant n’avoir jamais consommé de cannabis avaient des taux capillaires de THC et de CBD signant une intoxication cannabinique active et chronique. L’ensemble des 146 autres répondants avaient des taux de THC/CBD, et de nicotine/cotinine corroborant leur déclaration. Parmi les patients les plus jeunes (premier quartile), 54 % étaient des FC. Au total, les FC présentaient une consommation massive de cannabis, avec une médiane de 25 ans et de 4 joints par jour. Si l’évaluation de la quantité de tabagisme fumé (en paquets-années) n’était pas différente entre les FC et les FT, les taux de nicotine étaient près de 5 fois supérieurs chez les FC, suggérant une absorption supérieure des composés du tabac et/ou une sous-estimation de la consommation de tabac dans cette population. Comparés aux FT et aux NF, les FC présentaient un IMC inférieur au diagnostic, avec des douleurs thoraciques plus fréquentes (23 % contre 8 % des FT et des NF, p=0,04), un poumon plus souvent emphysémateux (63 % contre 40 % des FT et 0 % des NF, p=0,001) souvent apicale et/ou bulleux. La DLCO médiane était de 63 % chez les FC, contre 71 % chez les FT et 88 % chez les NF (p=0,002). Les FC présentaient une fréquence supérieure (18 % contre 4 % chez les FT et 0 % chez les NF) de sous-types histologiques considérés comme de mauvais pronostic (carcinome sarcomatoïde, peu différencié à grandes cellules ou « NOS »). Le profil moléculaire des patients est en cours d’analyse. En cas de chirurgie d’exérèse, le temps opératoire était supérieur chez les FC avec une plus grande fréquence des infections nosocomiales et une tendance à une durée d’hospitalisation supérieure.

Conclusion

Nos résultats confirment la très grande prévalence de la consommation chronique de cannabis chez les patients jeunes atteints de cancer pulmonaire et suggèrent une toxicité pulmonaire propre du cannabis, à confirmer dans des études réalisées au sein de populations fumant du cannabis sans tabac.

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© 2024  Publicado por Elsevier Masson SAS.
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Vol 17 - N° 1

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