La vie quotidienne d’un asthmatique, à l’université au travail et au voyage - 12/01/25

L’asthme est une maladie chronique, qui affecte non seulement la santé physique des individus, mais aussi leur bien-être psychologique et leur qualité de vie. En effet, vivre avec l’asthme présente des défis qui nécessitent une gestion proactive et une adaptation constante.

L’objectif de cette étude est d’explorer la vie quotidienne des patients asthmatiques suivis au service de pneumologie, dans le contexte universitaire, professionnel et lors des voyages.

Il s’agit d’une étude prospective à visée descriptive, menée entre janvier et août 2024 et concernant les patients asthmatiques suivis au service de pneumologie à l’Hôpital Hassan II d’Agadir. L’analyse des données a été faite par le logiciel SPSS v26.

Parmi les 112 patients asthmatiques inclus dans l’étude, 40 % étaient des étudiants universitaires, tandis que 60 % exerçaient une activité professionnelle.

Parmi les étudiants, 68 % rapportaient un absentéisme universitaire, dont 45 % l’attribuaient spécifiquement au stress lié à leur condition. Parmi ces derniers, 60 % exprimaient une crainte particulière de déclencher une crise d’asthme pendant la période des examens.

En ce qui concerne les travailleurs, 52 % signalaient des difficultés professionnelles, avec 30 % ayant dû interrompre leur activité et 25 % ayant été contraints de changer de métier. Parmi ces patients, on retrouvait 15 % de cuisiniers, 10 % d’agents/femmes de nettoyage, 8 % de travailleurs de l’industrie agricole, 7 % de coiffeurs et esthéticiennes, ainsi que 5 % de travailleurs du bâtiment. Il est notable que 80 % d’entre eux portaient sur eux des dispositifs de secours durant leur travail.

Les voyages constituaient également une source de stress pour 55 % des participants, avec 40 % craignant spécifiquement de déclencher une crise d’asthme pendant le trajet. Les raisons invoquées incluaient les variations climatiques (30 %), la pollution liée aux transports (25 %), ainsi que l’exposition à de nouveaux allergènes ou irritants dans les destinations visitées (35 %). Cette anxiété entraînait des comportements d’évitement: 20 % se privaient d’activités durant leurs voyages, tandis que 15 % évitaient les destinations côtières, et 10 % envisageaient de ne plus voyager, sauf en cas de nécessité absolue.

Enfin, 65 % des patients pratiquaient une activité sportive, dont une majorité réussissait à maintenir leur routine malgré la maladie. Cependant, 35 % avaient diminué ou renoncé à toute pratique sportive par crainte de provoquer une crise d’asthme.

L’asthme impacte profondément l’absentéisme, la vie professionnelle, ainsi que les loisirs des patients asthmatiques. Une meilleure compréhension de ces effets est essentielle pour offrir un soutien adapté et améliorer le quotidien des patients concernés, avec des interventions visant à renforcer la confiance des patients dans leur capacité à gérer leur asthme.