Impact de la pandémie COVID-19 sur la prise en charge et l’évolution de la pleurésie purulente dans un service de pneumologie - 25/12/21

La pandémie COVID-19 a causé en Tunisie une surcharge des structures sanitaires ce qui a retenti sur la prise en charge (PEC) des autres pathologies. La pleurésie purulente (PP) constitue une urgence diagnostique et thérapeutique. Ne pas agir à temps face à cette pathologie constitue un facteur de morbi-mortalité. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact de la pandémie COVID-19 sur la PEC et l’évolution de la PP.

Étude rétrospective comparative menée au service de pneumologie I à l’hôpital Abderrahmane Mami, Ariana, Tunisie, entre 2017 et 2021 ayant inclus les patients atteints d’une PP. Notre population était devisée en deux groupes : groupe 1 (G1) : patients consultant après l’ère de COVID-19 ; groupe 2 (G2) : patients consultant avant l’ère de COVID-19.

On a inclus 24 patients : G1 (n=8), G2 (n=16). On n’a pas noté une différence statistiquement significative pour : l’âge, le sexe, les caractéristiques sociodémographiques ni les comorbidités entre les deux groupes. Le délai de consultation en pneumologie était de 47±45 jours pour G1 et de 9±5 jours pour G2 (p=0,04). Les données cliniques, biologiques et bactériologiques étaient comparables entre les deux groupes. Le caractère enkysté de la pleurésie était objectivé sur le scanner thoracique chez 100 % des patients de G1 versus 25 % de G2 (p<0,001). Le recours à une triple antibiothérapie était plus fréquent dans le G1 (62 % versus 37 % ; p=0,043). La durée de l’antibiothérapie était comparable (5,8±0,8 semaines versus 5±1 semaines). Pas de différence significative trouvée pour Le délai et la durée du drainage. Un échec de drainage avec recours à un traitement chirurgical était significativement plus fréquent dans le G1 (75 % versus 18 % ; p=0,007).

Les patients avec une PP consultent beaucoup plus tardivement pendant l’ère du COVID-19 qu’avant cette pandémie. Ce retard a majoré l’apparition de complications telles que l’enkystement et l’échec de drainage. L’encouragement à la vaccination contre le SARS-CoV-2 serait la meilleure solution pour libérer les centres de soins et maintenir une PEC adéquate des patients.