La prévalence des symptômes de dysfonction respiratoire est similaire chez les choristes amateurs et les non-chanteurs : une étude transversale comparative - 12/01/25

Bien que le chant ait montré divers effets bénéfiques dans la prise en charge de plusieurs affections respiratoires, il pourrait avoir des effets négatifs sur les symptômes de la dysfonction respiratoire (DR), en entraînant notamment une augmentation de la dyspnée. Par ailleurs, plusieurs auteurs ont montré que les chanteurs professionnels rapportent davantage de symptômes de DR que la population générale. Ainsi, l’effet du chant choral amateur sur les symptômes de la DR demeure incertain. Pour en faire une estimation, nous avons comparé la prévalence de ces symptômes chez des choristes amateurs et des non-choristes.

Nous avons conduit une étude transversale comparative incluant deux groupes : un groupe chorale et un groupe contrôle. Les participants inclus dans l’étude étaient des adultes âgés de 18 à 80 ans, de sexe masculin ou féminin, maîtrisant le français, sans diagnostic de maladie neurologique affectant le système respiratoire et déclarant ne pas être enceintes. Dans le groupe contrôle, les doublons et les formulaires incomplets ont été exclus ; aucun critère d’exclusion n’a été appliqué pour le groupe chorale. Les groupes ont été appariés par âge et sexe avec un ratio de 1:2 (contrôle:chorale). Les outils d’évaluation utilisés comprenaient le Questionnaire de Nijmegen (QN) pour évaluer les symptômes de DR, la sous-échelle d’anxiété de la Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS-A), et le Profile multidimensionnel de la dyspnée (MDP). Les participants du groupe chorale ont également réalisé une mesure du temps d’apnée ainsi qu’une évaluation du pattern respiratoire avec le Breathing Pattern Assessment Tool (BPAT). Les résultats de ces deux tests ont été comparés à des valeurs de référence.

L’analyse statistique a inclus 270 participants (180 choristes et 90 non chanteurs). L’âge moyen des participants était similaire entre les groupes (p=0,515) ; dans les deux groupes, la proportion de femmes était supérieure à celle des hommes (67,8 %). Les symptômes de DR évalués par le QN et les scores de la HADS-A étaient similaires entre les choristes et les non-chanteurs (p=0,501, p=0,693, respectivement). Cependant, les choristes amateurs ont rapporté une plus grande perception sensorielle de la dyspnée (moyenne±SD : 5,96±8,26, contre 3,71±6,83, p=0,019), mais une perception émotionnelle négative plus faible (6,04±9,54, contre 9,47±10,59, p=0,008) que les non-chanteurs. Le temps d’apnée maximal moyen des choristes était de 43,64 secondes (±18,98) et le score moyen du BPAT de 2,7 (±1,6).

Les choristes amateurs présentent des niveaux de symptômes de DR similaires à ceux des non-chanteurs, et moins de symptômes que les chanteurs professionnels. Par ailleurs, bien que leur perception sensorielle de la dyspnée soit plus élevée que celle des non-chanteurs, cette différence n’est pas cliniquement significative (<MCID). Inversement, leur perception émotionnelle négative de la dyspnée est cliniquement significativement plus faible que celle des non-chanteurs. Ainsi, cette étude supporte la poursuite de l’exploration des effets d’interventions par le chant dans le cadre de la DR.